Les résultats provisoires ont fini par briser les illusions. La coalition Firaisankina, pourtant la plus prolifique en termes de candidatures, n'aurait obtenu que 22 sièges. Le Kolektifa ho an'ny Malagasy, quant à lui, pourrait se vanter de son seul siège comme d'un trophée improbable. Pendant ce temps, de nombreux hauts parleurs de l'Opposition, tels que Johasy Raharisoa Eleonore et Djaosera Irénée, Mohamad Ahmad et d’autres n'ont même pas frôlé la victoire. Plus de la moitié des candidats de Firaisankina sont restés sur le carreau.
Face à cette débâcle, l'Opposition a dégainé l'arme classique du mauvais perdant : l'accusation de fraudes massives. La création du Komity miaro ny safidim-bahoaka ou Comité pour la protection des voix du peuple sonne comme un ultime acte de désespoir. Déstabiliser, oui, mais à quel prix ? Même en s'alliant avec des indépendants, l'Opposition aura toutes les peines du monde à ébranler la majorité.
De l'autre côté, la Coalition pour la majorité présidentielle "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" affiche fièrement ses 81 députés. A une demi-unité de la majorité absolue, elle peut en outre compter sur des indépendants affiliés tels que ceux soutenus par l'Union pro-Andry Rajoelina (UPAR) pour ne citer que ceux-là. Et avec les résultats définitifs de la Haute Cour constitutionnelle encore à venir, l'Opposition pourrait bien se retrouver à regarder la majorité s'éloigner encore plus.
En fin de compte, l'Opposition a montré que crier sur tous les toits ne suffit pas. Il faut aussi avoir les moyens de ses ambitions.
Lalaina A.